Il y a 30 ans, Richard Naud voyait un de ses rêves se concrétiser : il prenait possession de la bannière Pharmaprix à Alma. Le parcours entrepreneurial de cet homme est à l’image des deux rivières qui traversent sa ville d’adoption. Il a pris son cours à l’extérieur pour établir son cœur à Alma.
Le pharmacien
Richard Naud est natif de Saint-Raymond de Portneuf. À la fin de ses études universitaires en pharmacie, il a travaillé à titre d’employé, mais il chérissait le rêve d’avoir sa propre pharmacie. C’est en 1988 que la possibilité d’acheter la franchise de Pharmaprix située à Alma s’est offerte. Richard et sa conjointe savaient qu’ils devaient ouvrir leurs horizons pour lui permettre de devenir pharmacien-propriétaire. Ils ont décidé d’emménager dans la région.
« J’avais fait quelques séjours dans la région comme touriste. Ma conjointe et moi avions le goût de l’aventure et la fougue de la jeunesse. Nous étions prêts à nous éloigner pour nous réaliser. La dernière traversée du parc des Laurentides a été émotive, mais nous étions convaincus que ce milieu était pour nous. »
La suite leur a donné raison : Richard s’est très rapidement intégré dans le milieu. Il révèle que c’est surtout en s’impliquant dans différentes activités sociales qu’il y est parvenu. « J’aime le contact humain, j’aime les gens. En venant ici, nous n’avions pas de famille proche. C’est un peu comme si l’ensemble de la communauté l’était devenu. »
C’est le même amour pour les gens qui alimente sa passion pour son métier : « Être pharmacien, ce n’est pas seulement préparer des ordonnances et connaître les médicaments. C’est surtout donner des conseils, faire de la prévention et accompagner notre clientèle. Les moments de reconnaissance que j’obtiens de celle-ci sont mon moteur. C’est ma motivation lorsque je mets mon sarrau et c’est une récurrence qui me rattache à ma profession. »
L’entrepreneur
Lorsque Richard Naud a pris possession de la franchise Pharmaprix à Alma en 1988, le défi était de taille. Il lui fallait établir une clientèle, développer ses parts du marché ainsi qu’augmenter son volume de vente. Puis, en 2006, le modèle de pharmacie proposé par la bannière a évolué : le concept de mégapharmacies a vu le jour. C’était impossible pour Richard Naud de conserver ses locaux dans le secteur du centreville. Il a pris la décision de déménager : « Nous avons été chanceux, car notre clientèle nous a suivis, et nous l’avons même augmentée. De plus, la pharmacie étant située sur une artère principale, nous avons une plus grande accessibilité et une plus grande visibilité. En grossissant l’offre alimentaire, et grâce à nos horaires prolongés, nous avons répondu à un besoin de la clientèle. Notre succès l’a prouvé. »
Pharmaprix offre du soutien à ses gestionnaires et la possibilité de suivre des formations, autant en marketing qu’en ressources humaines. Il est primordial pour Richard Naud de continuer à se développer dans ces domaines, pour lui-même, mais également pour ses employés. « Certains de mes employés ont fait leur vie de travailleur dans mon établissement. Il y en a encore avec moi après 30 ans. Je prends ces formations pour mon développement personnel, mais également pour mes employés. Je dois être un bon gestionnaire. »
En 2014, il a saisi l’occasion de relever un nouveau défi: il a fait l’acquisition du Pharmaprix à Saint-Félicien. Il a profité de l’occasion pour réviser les procédures, pour remettre en question les structures organisationnelles et pour développer ses connaissances en ressources humaines. Ces nouvelles expériences en gestion ont été profitables pour les deux commerces. Le respect en est la base. Le rôle de chacun dans l’entreprise doit être reconnu : « Avec l’équipe, on forme un tout. Ensemble, nos talents s’additionnent; ils ne se nuisent pas. »
Enfin, Richard Naud révèle que la clé de l’entrepreneuriat pour lui a été l’équilibre. « Ce qui m’a permis de le conserver, c’est ma conjointe. Pour la famille, elle a été notre pilier. C’est elle qui a soutenu la cohésion et l’esprit de la famille. J’ai aussi toujours fait la part des choses : les défis de la pharmacie restaient à la pharmacie. Pour moi, il est important de prendre du temps pour chaque chose : la famille, les loisirs et le travail. »